Tuesday, July 19, 2011

Hors de moi

Un beau jour ensoleillé, je suis assis (au moment où j’écrivis ce texte) sur le terrasse du Tassé – Café de quartier. Et c’est là où (du mardi au samedi lorsque le café est ouvert) ma journée commence. Le propriétaire du café me connait bien et me sert un tonnerre (moitié espresso moitié café filtre) et un croissant. Une fois assis à ma table préférée, je me mets à écrire — d’abord mes pages du matin (un outil développé par Julia Cameron qui vient de son livre, Libérez votre créativité) et ensuite je me lance dans mon projet en cours. Je prends deux ou trois cafés avant de retourner chez moi où je continue à travailler. Au cours de la journée je prends aussi du temps pour courir, ce qui me garde actif et en forme.

Aujourd’hui, j’ai peur. Plus que ça, je me sens « hors de moi ». Je ne sais pas quoi faire avec mes journées. Autrement dit, j’ai de la misère (souvent il me semble ces jours-ci) à concentrer, car je pense à trop d’affaires — la liste des choses à faire qui est trop longue, trop intimidante — et que je ne sais guère par quoi commencer. J’ai l’impression que je tourne en rond, que je me promène sans destination. Et c’est ce sentiment d’être, pour ainsi dire, « perdu » qui m’angoisse, qui me projette « hors de moi ».

J’attends.

J’attends sans savoir pourquoi j’attends. Comprenez-vous ? Peut-être attends-je qu’il soit plus facile d’écrire, de me présenter devant mon chevalet, de m’asseoir à mon piano et jouer simplement pour le plaisir de jouer. Sans pression. Sans attentes. Même si je sais qu’un roman s’écrit un mot à la fois, une phrase à la fois — que j’attendre jusqu’a écrire soit plus facile, ça donne rien. Attendre, oui, ça ne me permet pas d’avancer, de réaliser mes rêves. Et quand j’y pense, je sais que je n’attends pas. Chaque jour j’écris mais j’ai des attentes trop élevées et je me sens comme si je n’écris jamais assez, que je ne suis pas productif, comme il faut, même si je le suis.

Alors aujourd’huis je continue. Malgré les doutes qui nuisent à ma confiance en moi, je continue à écrire, à peindre — à suivre mon propre chemin. Aujourd’hui, comme hier et comme demain, je prie ma simple prière : Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité.

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Il y a trois semaines qu’un petit chaton gris s’approchait de la maison d’une de mes amis. On était plusieurs assis dehors, profitant du beau temps. Le chaton se dirigea directement vers le bol de croustilles ; il semblait qu’il eût faim ! Mon amie garde, de temps en temps, le chien de son fils, donc on écrasa quelques graines de bouffe de chien et, au cours de la soirée, le chaton les mangea.

On rentrait dans la maison pour souper. On jasait. On jouait aux cartes. Il était dix heures quand je décidai de rentrer chez moi. Quand je sortis de la maison, le petit chaton était toujours là, caché sous une chaise afin de se protéger de la pluie. Moi, qui ai trois chats adultes déjà, n’était pas capable de laisser ce chaton là. Baptisé Gaston au cours de la soirée, j’ai pris Gaston dans mes bras et l’amenai chez moi.


Gaston a une énergie intarissable. Il est tout curieux lorsqu’il se promène partout dans sa nouvelle maison — et pousse les limites de ce qui est « acceptable » et « interdit » (je ne crois pas que le mot « interdit » fait partie du vocabulaire d’un chat). Il me rappelle, quand je me sens « perdu » — hors de moi — que, malgré tout, la vie est belle.

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